Pour quelles raisons un groupe de travail est-il efficace ou pas ?
Faut-il un intérêt commun de développement de sa boîte, un objectif précis, un rêve partagé, une combinaison des meilleures compétences, une parfaite affinité entre collaborateurs, ou même une véritable amitié pour atteindre une efficacité optimale ?
UNE ETUDE SUR LES EQUIPES DE GOOGLE
Pour y répondre je vous propose de prendre appui sur une enquête particulièrement fournie du New York Times, publiée en 2016, sur ce que Google a appris pour construire une équipe efficace.
« Les hauts dirigeants de la société avaient longtemps cru que la construction des meilleures équipes signifiait combiner les meilleures personnes …..ou encore les équipes sont plus efficaces lorsque tout le monde est ami. »
L’efficacité consiste à privilégier la performance pour réaliser un objectif désiré. Contrairement à la productivité qui se focalise sur la quantité, l’efficacité se concentre sur le résultat à obtenir.
Le Project Aristotle initié en 2012, rapporté dans cet article du NYT, a étudié des centaines d’équipes de Google pour comprendre pourquoi certaines sont efficaces et d’autres non.
2 COMPORTEMENTS IDENTIFIES, LEVIERS DE L’EFFICACITE EN EQUIPE

Les chercheurs impliqués dans le projet ont examiné la composition de 180 équipes de Google, dessinant des diagrammes montrant quelles équipes avaient des adhésions qui se chevauchaient et quels groupes avaient dépassé les objectifs de leur département.
Il leur a été impossible de faire émerger des modèles ou n’importe quelle évidence dans la composition d’une équipe qui fasse la différence. Rien ne prouvait que le mélange des types de personnalités, de compétences ou d’antécédents particuliers favorisaient l’efficacité de leur équipe par rapport à une autre moins efficace. Le plus déconcertant pour les chercheurs était de constater qu’entre 2 équipes avec des profils presque identiques leurs niveaux d’efficacité étaient radicalement différents.
Après plus d’une année d’étude, les chercheurs ont conclu que la compréhension et l’influence de comportements étaient la clé de l’amélioration de la cohésion des équipes et groupes, « ce qui distinguait les « bonne équipes » des groupes dysfonctionnels était la façon dont les coéquipiers se traitaient les uns les autres. »
Ils ont identifié deux comportements partagés comme leviers des équipes ou groupes efficaces.
Le premier comportement identifié était « l’égalité dans la distribution de la conversation conversationnelle ». Les membres parlaient à peu près dans la même proportion de temps, une répartition égalitaire de la parole.
Le deuxième comportement était la manière d’évaluer l’humeur de son collaborateur en fonction de son ton, de sa voix, ses expressions, et d’autres indices non verbaux. Cette aptitude et compétence des membres d’une équipe a été dénommée « sensibilité sociale moyenne » élevée.
Ces deux comportements apparaissent comme deux piliers de la sécurité psychologique du groupe. « C’est à dire le sentiment de confiance interpersonnelle et le respect mutuel dans lequel les gens sont à l’aise d’être eux mêmes. »
D’après les chercheurs de ce projet « la sécurité psychologique plus que tout autre choses était essentielle pour faire fonctionner l’équipe. » dont la communication et l’empathie représentent des leviers majeurs. Parler de ses peurs, de ses aspirations, écouter, faire circuler la parole, « il est parfois facile d’oublier que le succès repose souvent sur des expériences comme des interactions émotionnelles, des discussions sur ce que nous voulons être et comment nos coéquipiers nous font sentir ".
ASSOCIES, COMMENT MIEUX FONCTIONNER ENSEMBLE ?
L’aventure pleine de rebondissements que représente l'association, n’est pas toujours un long fleuve tranquille.
Et si le retour de congés était un moment idéal pour améliorer, renforcer l’efficacité de votre partenariat ?
Comment ? Basons-nous sur les conclusions du Project Aristotle .
L’efficacité d’une équipe relève de la qualité de sa sécurité psychologique. L’urgence du quotidien supplante souvent l’entretien d’une bonne entente entre co fondateurs. La relations entre associés a pu se dégrader, par habitudes, par peurs, par incompréhensions, par des non dits. Communiquer, échanger, partager les ressentis de chacun, les attentes est le meilleur moyen de gérer les conflits en entreprise, de revenir à ce qui est important pour chacun.
Après un temps estival de prise de recul, nous revenons ressourcés, créatifs. Voilà l’occasion à la rentrée de septembre de prendre un peu de temps pour insuffler cette nouvelle énergie dans une version plus épanouie et cohésive dans son partenariat, non? Il en va de l’intérêt partagé pour le développement de sa boîte, une manière de sécuriser des relations saines entre associés, pour……une meilleure efficacité, réaliser les objectifs désirés.
Je vous propose ce que je pratique entre associés, et dans mes accompagnements de dirigeants et associés, un protocole appris chez Orygin Conseil, simple, pertinent très efficace justement pour entretenir l’efficacité systémique : le bilan de fonctionnement entre collaborateurs.

RENFORCER LA COHESION ENTRE ASSOCIES
Le but : prendre soin de la dynamique systémique par évaluation de la qualité du climat relationnel, la mesure des progrès faits ensemble, la mise en lumière ce qui a bien fonctionné dans le trimestre écoulé.
Organisez une réunion de 2h pour favoriser l’émergence d’émotions facilitantes, renouveler le plaisir de travailler ensemble, réactualiser la confiance, renforcer l’alliance, rebooster la co-responsabilité, la motivation et l’engagement pour le trimestre suivant.
Réaliser cette entrevue dés le retour des vacances de chacun, est une manière de prolonger le temps de la respiration estivale, en se réunissant un matin à la recherche d’ancrages sur ce qui a favorisé le bon fonctionnement du partenariat…..et ensuite aller déjeuner ensemble.
La réunion concerne tous les associés, dans la mesure où les conflits patents ont été réglés avant. Elle sera de préférence organisée en dehors des locaux de l’entreprise, dans un lieu convivial chaleureux voire même en marchant dans un parc (vous connaissez mon vif penchant sur les bienfaits de la marche en pleine nature, source de créativités et d’inspirations)
A partir de 2 questions débutantes, la réunion se déroulera en 5 temps :
- Un temps de réflexion individuelle écrite pour répondre aux 2 questions suivantes
- Qu’est-ce qui a bien fonctionné entre nous dans le trimestre écoulé?
- Qu’est-ce que l’on souhaite améliorer dans notre fonctionnement pour le trimestre à venir?
- Un temps de tour de table pour partager les ressentis, soulever les points convergents et divergents
- Un temps de tour de table pour récolter les propositions d’amélioration
- Un temps de débat afin de de prioriser de 2-3 points de convergence
- Un temps de prise d’actions concrètes de chacun pour améliorer encore ces points
Le seul résultat délivrable à la fin de la réunion est trouver des pistes et des engagements pour réussir encore plus souvent ce qui fonctionne dans le contrat de collaboration ou partenariat.
Cependant aux moins 4 points de vigilance sont à respecter :
- La bonne circulation de la parole
- Le cadre posé de bienveillance et d’écoute, sans jugement
- Réfléchir sur des thèmes ayant une marge de manœuvre constructive
- Éviter la dispersion dans les sujets
Et le mieux encore serait de faire ce bilan de fonctionnement avec un coach d’équipe. Il sera le garant d’une réunion constructive, le facilitateur dans les phases de transitions des temps de la réunion, centré sur réalignement par rapport à l’objectif.
Ce type de réunion renforce l’efficacité du partenariat et améliore sa productivité.
En effet l’écoute et la bienveillance participent à exprimer sa vérité. Donner la parole à chacun pour verbaliser ses choix, sur la manière de voir les choses renforce l’estime de soi, sa collaboration libérale dans l’équipe. Se sentir inclus dans l’équipe, à sa place et apprécié contribue à développer son potentiel au service du collectif, participe à la sécurité psychologique du groupe, levier de son efficacité. Ainsi à partir de points partagés, les décisions à prendre seront facilitées, les actions concrètes réalistes et réalisables. Se dessinera alors une boucle vertueuse des réussites ensemble.
Faire un point tous les trimestres entre tous les associés participe au maintien de relations saines et à la cohésion du groupe. C’est une manière préventive de lever des non-dits, les signaux faibles comme l’irritabilité, l’agacement ou encore des incompréhensions. Ce qui est valable au sein des co-fondateurs est valable aussi au sein des équipes, car le bon fonctionnement d’une équipe sauvegarde sa cohésion, facilite son engagement, son efficacité.

Qui veut voyager loin ménage sa monture !
Ménagez les relations dans votre partenariat pour continuer à marcher ensemble dans ce formidable voyage qu’est l’entreprenariat à plusieurs.
Christine Buès, Août 2018